Édition du jeudi 30 juin 2005
Budgets primitifs 2005 des départements : un « souci de bonne gestion malgré l'alourdissement des charges », commente l'ADF
LAssemblée des départements de France (ADF) publie lanalyse des budgets primitifs des départements pour 2005, hors Mayotte, Saint-Pierre-et- Miquelon et Paris. Rappelons que ces budgets, votés avant le 31 mars, reflètent les prévisions budgétaires des départements pour lannée civile en cours.
Selon lADF, « ils ne subissent pas les transferts de compétences fixés par la loi daoût 2004, ces transferts nétant financés quà compter des exercices 2006 et suivants ».
Toutefois, commente lassociation, les dépenses daction sociale liées à la décentralisation du RMI et à la création de la prestation de compensation du handicap pèsent sur les budgets, en enregistrant une hausse moyenne de 9,6 %. La hausse des dépenses affectées au RMI est la plus importante, avec une progression de 19,4 %, passant de 5,3 à 6,3 milliards deuros, soit 1 milliard supplémentaire.
3,9 milliards deuros seront consacrés au financement de laide personnalisée dautonomie (APA), dont bénéficient 860 000 personnes. De son côté, la participation de lEtat passera de 50% en 2002 à 36% en 2005.
Les dépenses dinvestissement augmentent de 6,3 %, notamment pour les collèges et la voirie. Elles sont financées par lépargne brute, lemprunt et les subventions dinvestissement.
LADF précise que, « contrairement aux craintes exprimées par les communes et les structures de coopération intercommunale, les subventions déquipement servies par les conseils généraux progressent de 9% ».
Les dépenses en personnel, qui représentent 16,6% des dépenses réelles de fonctionnement, augmentent de 6,8 %, en raison de la hausse du point dindice de la fonction publique, de celle du taux de cotisation employeur et de la cotisation supplémentaire de la Journée de solidarité. La hausse des effectifs des conseils généraux est de 1 %, principalement dans les secteurs de laction sociale, de la petite enfance et de la santé.
Les dépenses des services dincendie et de secours (SDIS) augmentent de 12,3 %, conséquence directe des lois confiant la gestion de ces services aux départements.
Malgré le poids de ces dépenses nouvelles, les conseils généraux privilégient le maintien de leurs équilibres financiers, ce qui les conduit à financer lévolution des dépenses par la fiscalité directe, avec une hausse des taux de 4,2% et, pour le reste, par les droits de mutation sur les transactions immobilières, servis actuellement par une conjoncture favorable.
LEtat, par le biais des dotations et compensations, accroît sa participation de 1%.
Létude réalisée par lADF pour les Assises de Nantes davril 2005 souligne pourtant que de lourdes incertitudes demeurent sur lévolution à venir des budgets des départements. Les départements « font aujourdhui la démonstration de leur bonne gestion », commente lADF, qui précise quils «assument leurs nouvelles compétences (RMI, SDIS, action sociale) sans mettre en péril, pour linstant, léquilibre de leurs budgets et sans remettre en cause leurs efforts dinvestissements, ni la solidarité développée à légard des autres collectivités ». Mais elle souligne aussi « la très grande disparité des situations financières des départements, qui rend désormais impérieuse la réforme des mécanismes de péréquation ».c
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